samedi 19 novembre 2011

"Il était une fois en Anatolie" de Nuri Bilge Ceylan


A peine visible dans la pénombre, elle est bien là pourtant, elle vibre. Son ombre plane et parfois quelques éclairs trahissent sa présence. Le monde somnole, s’endort, s’enfonce dans la nuit et c’est alors qu’elle surgit, s’avance avec grâce, tenant la lumière des hommes dans ses doigts délicats. Belle et diaphane comme un fantasme, elle persiste à peine sur les rétines, abandonnant les spectateurs à leur émerveillement, ne leur laissant pas le temps de la saisir, de sonder son mystère. L’enfance s’est envolée comme une feuille d’automne emportée par le vent de l’ignorance, préservée de nos mains avides de la réduire en poussière.

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