dimanche 31 juillet 2011

"Le Bûcher des vanités" de Brian de Palma


C’est l’histoire d’un homme à qui tout réussit. C’est un magnat de la finance, un homme fortuné, en amour et en argent, un homme au dessus du lot, des lois, de tout soupçon jusqu’au jour où, pour une histoire de cul, un accident de parcours, une aventure qui tourne mal à l’autre extrémité du spectre social, sa vie bascule dans le scandale, l’avanie, une affaire qui ravive les clivages de classes, de races, des sexes, qu’ils soient le fruit du réel ou de l’imagination. Il fait la fortune des médias qui, d’un jour à l’autre, passent du crime raciste à l’erreur judiciaire, pour faire du papier, de l’audience, du bruit, peu importent les faits, peu importe la vérité. C’est pourtant elle qui excite la curiosité, l’impatience d’en savoir davantage, le voyeurisme, le lecteur, le journalisme, la justice, tout ce petit monde qui voudrait la connaitre, mais qui sait bien qu’il ne pourra percer le secret de ce qui ne relève probablement plus des faits. Alors on s’empresse de lire la presse et se goinfre de ses conjectures, se remplit de cet espoir illusoire de déjouer un jour le mystère d’une affaire qui ne sera jamais résolue. C’est dans les interlignes, les sous-entendus, les contradictions de tout ce marasme, au cœur de la fiction, du mensonge, de l’histoire, de la justice, que chacun trouve, entre fantasmes et réalité, sa part de vérité. 

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