dimanche 20 mars 2011

"Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" de Woody Allen


Ce film semble au premier abord insensé, sans bruit et sans fureur. Comment croire que la seule personne à trouver le bonheur dans cette histoire rocambolesque est celle qui se laisse pleinement bercer d’illusions ? Est-ce si difficile à croire ? Qui ne voudrait pas refaire sa vie une dernière fois avant qu’elle ne s’achève dans le silence de la solitude ? Qui ne voudrait pas jouir du succès critique du roman de sa vie avant qu’il ne devienne posthume ? Qui ne voudrait pas avoir l’œil pour dénicher la beauté avant que son narcissisme ne se fane ? Qui ne voudrait pas être le cœur léger, sans regrets, tout à fait prêt avant de rencontrer ce bel et sombre inconnu ? Mais qui est-il vraiment ? Est-il celui qui fauche tous les espoirs ou celui qui attend éternellement que ses créatures méritent leur place à ses côtés ? Woody Allen ne peut croire en Dieu, n’y imaginer le monde sans lui. Il s’enferme, ainsi que ses personnages, dans le bocal de sa pensée et tout ce petit monde s’y débat vainement, tourne en rond. Il éprouve désespérément les limites de son scepticisme et renvoie au prochain film l’espoir d’enfin percevoir le sens qui a manqué à ce dernier. En tout cas sa foi en le cinéma est inébranlable et minuit sonne déjà à Paris.

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