lundi 24 juin 2013

"Man of Steel" de Zack Snyder


L’homme de fer s’est taillé un nouveau costume. Il a désormais l’air grave et le regard mélancolique. Il faut dire qu’il n’a pas eu une enfance facile le pauvre, forcé de tenir secret cette toute puissance qui fait défaut au commun des mortels. En attendant le moment propice pour révéler son identité à une humanité qui en a déjà tant vu, il couvre ses muscles d’un vieux blazer et masque ses yeux fiévreux sous une casquette de baseball. Il aurait pu finir dans une pub pour Pepsi si le vilain Zod ce n’était pas mis en quête de la barrette de « shit » qui lui permettrait de « kryptoniquer » jusqu’à l’origine du monde. Et pour l’empêcher de pilonner notre chère Gaïa, notre héros ultrabright fait le choix cornélien de respecter le vœu de son père bicéphale, de garder les pieds dans le purin et la tête dans les étoiles. Tel le Persée des temps post-modernes, il se met en tête de défier les cieux et d’embrasser son destin terrestre, quitte à décapiter toute une ville de ses gratte-ciels. J’aurais sûrement aimé partager son plaisir de voler comme un aigle et de brûler comme un soleil. J’aurais sans doute apprécié de pouvoir comme lui regarder sous les jupes des filles sans me pencher, mais notre surhomme ne déshabille malheureusement que des beautés à la radiographie frigide. Il est très difficile de s’attacher à un héros qui ne voit dans le sauvetage de la girl next door qu’un bon catch de quarterback. Rien ne le fait saigner, rien ne pourra nous arracher une larme. Les mystères de l’univers n’ont pas été « terraformés » et le souffle issu de ses profondeurs insondables n’a laissé sur le visage éphébique de Henry Cavill aucune trace d’émotion. Si Michael Shannon a su heureusement parasiter cette image de super héros d’Epinal, nous attendons cependant avec lui l’avènement d’autres tempêtes cinématographiques.