dimanche 21 juillet 2013

"LIMBO" d’Arnt Jensen


LIMBO se situe dans la lignée de nombreux jeux vidéo au design simple mais envoutant qui constellent la toile depuis l’avènement des réseaux sociaux : THE COMPANY OF MYSELF, SMALL WORLDS, K.O.L.M., COMA, WARP GAME, TAKE A WALK, LOVED, BUT THAT WAS [YESTERDAY]. LIMBO n’est donc pas si original - l’êtes-vous ? -,  mais sa popularité croissante mérite qu’on s’y intéresse de plus près. Approchez-vous, n’ayez pas peur. Laissez-vous tenter par ses graphismes, son gameplay et son histoire minimalistes. Un enfant se réveille dans une forêt noire. Vous êtes cet enfant. Suivez cette ombre chinoise qui se détache du brouillard épais de votre pensée. Laissez-vous guider et avec lui explorez prudemment ce paysage monochrome. Mais soyez attentifs. De nombreux dangers mortels se fondent dans le décor. Votre solitude se confrontera rapidement à une violence sourde et mystérieuse. Gardez votre sang froid. Méfiez-vous de cette concupiscence acérée comme les pattes stylisées d’une tarentule. Mais que faites-vous ? Vous ne pouvez hésiter entre vous échapper ou vous perdre. Courrez, sautez, cherchez un sens à ce labyrinthe, des profondeurs de votre nature insondable jusqu’au sommet grisâtre de votre quotidien. Voyez ce puits de lumière. C’est votre salut. Remontez le courant de sa cataracte de blancheur et décrochez cette étoile qui brille dans le ciel de vos idéaux. Vous êtes proche maintenant. Avancez lentement pour ne pas l’effrayer. Quelques pixels vous séparent d’elle. Vous pensez vraiment pouvoir l’atteindre ? Sa pureté vous sera à jamais inaccessible. Vous aurez beau gaspiller votre vie à la revivre sans relâche, une princesse ne donnera jamais son cœur à un pauvre diable. Cet enfant, c’est vous qui ne voulez pas mourir, vous qui voulez encore y croire, vous qui ressuscitez sans cesse sous les coups meurtriers du réel pour aller jusqu’au bout de votre histoire. 

samedi 20 juillet 2013

"Like someone in love" d’Abbas Kiarostami


L’amour a cent visages. Lisse et lumineux, il semble peu se soucier des marques du temps. Les néons du cœur vibrant de Tokyo l’emporte jusqu’au petit jour où il prend des détours sinueux, là où la fraîcheur de la porcelaine se frotte aux nervures d’un cuir usé. Il s’éloigne des brisées d’une sociologie vieillissante, s’enivre de la rage de comprendre, se noie dans les larmes d’une jeunesse saoule. Il est l’innocence des première fois et la mélancolie du dernier repas. L’amour est sans visage et se perd dans les bruits de la rue. 

dimanche 14 juillet 2013

"World War Z" de Marc Forster


World War Z parle de zombies. Ça je l’ai compris. Certains dialogues moins bien. J’ai dû demander quelques clarifications autour de moi après le film. Ça fait plus de dix ans que je vis à Londres et des mots m’échappent encore. Ils m’échapperont toujours. Tout un monde m’échappe, mais au-delà des mots, tout un monde s’ouvre à moi. Celui de l’image. L’image de World War Z est assez terne. Elle survole des paysages ocre et s’enfonce dans des couloirs blancs. Et puis il y a cette image marquante, cette étoile bleue qui semble vouloir devenir la matrice du film : Jérusalem, un oasis assailli par la haine, un mur qui ne sauvera finalement pas le peuple élu. Ce n’est pas au cœur de la ville sainte, mais de celui d’un centre de recherche que l’homme trouvera le salut. C'est au cœur de la science que notre héros s’injecte une mort certaine pour sauver l’humanité de ces sans-cœurs avides d’éternité. Je n’ai peut-être rien compris. Je n’ai peut-être pas assez prêté l’oreille au discours politique du film. Je me fie aux images et elles me disent que peu importe si ceux qui ont la foi sont déjà sauvés et ceux qui ne l’ont pas sont déjà condamnés. Le zombie finira par tous nous dévorer car il n’est autre que cet autre qui porte en lui le plus mortel des virus : la vie.