lundi 21 février 2011

"Des Hommes et des Dieux" de Xavier Beauvois


Xavier Beauvois a la foi en le mouvement. Dommage que son film soit figé dans l’attente de la mort.

"Another Year" de Mike Leigh



La vie s’exprime souvent dans la maladresse, le ridicule, la grossièreté, le vulgaire. Raillée, méprisée, vampirisée par les sans-cœur, les réalisateurs, les rabat-joie, elle est le fonds de commerce du cinéma. Another Year est le film de l’autre année.

"L’illusionniste" de Sylvain Chomet



Il faut donner sa vie à l’autre pour qu’une autre vie s’épanouisse.

"Inception" de Christopher Nolan



Qui ne voudrait pas savoir ce qui se cache derrière l’image ? Ne le sait qui ne ressent. Christophe Nolan nous entraine avec talent dans une mise en abyme stérile, une chute sans fin dans le vide de son esprit.

"The Social Network" de David Fincher



Après avoir vu ce film, il est difficile de croire encore en l’amitié. Ce que recherchent pourtant les cinq cent millions d’amis de Facebook, tout comme son créateur, Mark Zuckerberg, David Fincher, et tous ces réalisateurs de films désincarnés, c’est l’autre. L’autre est ce mystère en lequel ils ne veulent plus croire, un moyen de réconforter son petit chez-soi. Ils accumulent les nouveaux amis, les marques d’affection, les récompenses, comme des trophées de pacotille, mais continuent seuls leur chemin de croix. David Fincher a depuis longtemps, depuis Seven probablement, perdu la foi en l’humanité et fait un portrait de nos méprisables égoïsmes criant de vérité.

"Black Swan" de Darren Aronofsky



Une jeune femme, Nathalie Portman, vient de décrocher le rôle de sa vie, la danseuse étoile, le cygne blanc, Black Swan. Elle est cloitrée dans les toilettes de l’école de danse, s’effondre en larmes en annonçant l’heureuse nouvelle à sa mère, sa prison, son océan. Elle s’enferme dans ce film et nous avec elle, sans pouvoir s’en libérer, tant elle est enchainée à des références trop lourdes à porter. Des chaussons rouges de sang de Michael Powell au double sensuellement tragique de Mulholland Drive, nous voilà emportés avec elle dans un pas de deux au rythme effréné ; la tête tourne, le monde perd pied, entre la grâce et les haut-le-cœur, la fiction l’emporte malheureusement sur la réalité.


"Le Dernier Nabab" d’Elia Kazan


Un homme s’enfonce dans le noir de l’écran. Il entre dans le film, lui avec nous, au moment où il se termine. Producteur influent, il recherche ce mystère qui se cache derrière ces yeux bleus, cette ceinture d’argent, cette lumière, le cinéma. Il cherche à saisir ce mystère sur lequel Hollywood a fondé un empire pour donner une raison de vivre à ceux qui ne vivent pas.

dimanche 20 février 2011

"Les Noces rebelles" de Sam Mendes


Il faut projeter ses rêves dans l’au-delà, sinon ici-bas devient un enfer.

"Amore" de Luca Guadagnino



Entre grâce hitchcockienne et trivialité depalmienne io Sono l’Amore évolue sur un fil de rasoir lumineux.

"Claire Dolan" de Lodge Kerrigan



Si vivre n’est qu’un rêve, c’est le rêve de toute une vie.

"Alice au pays des merveilles" de Tim Burton



Alice a oublié toute la beauté de son enfance, du texte de Lewis Caroll, pour faire fleurir dans le monde de l’adolescence tous les boutons de la grossièreté, du cliché et du vulgaire. On aimerait tant les percer pour laisser jaillir le pus qui pourrit depuis tant d’années l’âme d’un réalisateur surestimé.


samedi 19 février 2011

"True Grit" des frères Coen

 
J’ai vu True Grit en version originale non sous-titrée avec un Jeff Bridges parlant dans sa barbe et une jeune actrice, Hailee Steinfeld, ne mâchant pas ses mots. Peu importe si j’ai compris ou non tous les dialogues dont beaucoup salueront la finesse, mon attention était fixée sur ce visage d’enfant égaré dans un film d’hommes. L’héroïne, meurtrie par la perte de son père abattu pour quelques deniers, veut venger l’enfance qu’elle a perdue avec lui et part à la recherche du lâche qu’elle désire faire pendre. Il n’est justement pas innocent que le producteur exécutif du film soit Steven Spielberg, lui qui, pour sauver l’enfance, se donne un malin plaisir à la martyriser dans la plupart de ses films. True Grit raconte l’histoire de cette jeune fille en quête d’une nouvelle figure paternelle et, en filigrane, de son éveil sexuel. Les frères Coen entretiennent l’ambigüité tout le long du film, emportant la nymphette et le spectateur dans une chevauchée exténuante vers les étoiles, lourde en symboles subtils, au milieu des grands enfants du Western, le Texas Ranger propre sur lui, Matt Damon, et l’U.S. Marshal, répugnant alcoolique, Jeff Bridges. Le metteur en scène bicéphal nous invite à son Pique-nique à Hanging Rock où une trop jeune fille est marquée à vie par le baiser du serpent et dont la fin nous laisse à penser que la sexualité ne s’épanouit que dans le cœur de l’adulte qui sait rester un enfant.